Autour de ...
Le jeu de l'oiseau labyrinthe

Tableau

détail du panneau central du triptyque du "Jardin des délices" (vers 1500) de Hieronymus BOSCH, (vers 1450-1516) , tableau exposé au Museo del Prado, Madrid.
 
(source: Web Gallery of Art)

Épigraphe

"Il n'est pas dit que Kublai Khan croit à tout ce que Marco Polo lui raconte, quand il lui décrit les villes qu'il a visitées dans le cours de ses ambassades...", ainsi commence "Les villes invisibles", ce livre magique de Calvino qui décrit une série de villes portant chacune un nom de femme, ces villes dont on ne sait rien quant à la localisation spatiale ou temporelle, et qui forment tout comme le texte qu'il accompagne, une sorte de parcours initiatique.

Autour du texte

"Sans pierres, il n'y a pas d'arc..." bien sûr, et sans cases il n'y a plus de jeu. Et ces soixante-trois cases disposées en spirale sont le parcours initiatique sur lequel on doit s'engager ici.
 
"Anser" c'est l'oie en latin et notre "jeu de l'oiseau labyrinthe" est donc basé sur l'antique "jeu de l'oie". Jeu qui, à l'origine était peut-être beaucoup plus ésotérique que le divertissement enfantin qu'il semble être devenu de nos jours...
 
Apparu en Europe vers le milieu du XVII ème siècle, le Jeu de l'Oie est alors appelé "Noble Jeu de l'Oye, renouvelé des Grecs" ce qui semble en indiquer une origine bien plus ancienne. Certains n’hésitent pas à le voir inventé lors de la Guerre de Troie et à le voir peint sur les parois des tombes égyptiennes. Sa case "labyrinthe" l’a aussi associé à Thésée et au Minotaure, d’autres l’associent à Perceval et aux aventures des Chevaliers de la Table Ronde, ou au symbolisme maçonnique...
 
Bref, on l’aura compris, ce jeu n’en est pas un. Pour beaucoup, ce « labyrinthe initiatique et divinatoire », selon le titre d’un livre qui lui a été consacré, n’est rien d’autre que la représentation de la vie humaine, parsemée de pièges (le pont, le puits, l’hostellerie, le labyrinthe...), d'évènements heureux, de progrès, de reculs, de combats… sans oublier la mort située si près du but, le « jardin de l’oie » qui est peut-être une sorte de paradis ou la porte vers l’Autre Monde, vers l’autre côté du miroir....

D.E.

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