RENONCE à rechercher, Quinctius Hirpinus, ce que méditent le Cantabre belliqueux et le Scythe placé au-delà de cette Adriatique qui nous sépare.
Ne te démène pas tant pour occuper une vie qui ne réclame que bien peu.
La jeunesse légère et son charme s'enfuient sans retour. L'âge desséché et blanchissant chasse les amours sensuelles et le sommeil facile. Les fleurs du printemps ne conservent pas toujours leur fraîcheur. La lune pourpre ne brille pas toujours sous le même aspect.
Pourquoi alors épuiser ton esprit par d'inaccessibles projets d'éternité ?
Pourquoi ne pas tout simplement nous étendre, sous ce haut platane ou sous ce pin, tant que cela nous est loisible ? Pourquoi ne pas boire, nos cheveux blancs parfumés par d'odorants pétales de roses et oints de nard assyrien ? Évius dissipe les soucis dévoreurs.
Quel jeune esclave montrera le plus d'empressement à éteindre dans nos coupes le feu d'un Falerne avec la plus fraîche des eaux ?
Lequel fera sortir de sa maison isolée la courtisane Lydé ? Allons ! qu'elle vienne vite, avec sa lyre d'ivoire, ses cheveux relevés en arrière par un nœud à la mode Laconienne.
(Traduit et adapté du latin par Denys Eissart)
[ XHTML 1.0 Strict ] — [ CSS 2 ] — [ UTF-8 ]